Pourquoi un article sur les difficultés à allaiter un bébé?
Vous le savez le sujet de l’allaitement maternel me tient vraiment à cœur. Pourquoi? Parce que mes trois allaitements ont été des expériences de vie inoubliables, presque plus fortes encore que mes trois grossesses. J’ai d’ailleurs déjà évoqué mes motivations pour allaiter ici.
Si j’ai envie d’aborder la question des difficultés rencontrées lors de l’allaitement c’est aussi parce que notre société occidentale ne favorise pas l’allaitement et encore moins l’allaitement long. J’ai envie, par le biais de cet article, de vous faire part des difficultés que j’ai pu rencontrer mais aussi des difficultés que toute femme allaitante peut rencontrer. L’idée c’est de vous donner quelques clés qui je l’espère vous aideront à les dépasser. Car allaiter c’est naturel, et, quoi qu’on en dise, toutes les femmes sont équipées pour !
Comment m’y suis-je prise?
Ces clés je les tire de mon expérience personnelle (j’en suis à 4 années d’allaitement cumulé et je n’ai pas fini…) mais aussi de mes nombreuses lectures sur le sujet. Je retiendrai bien entendu l’excellente documentation de la Leche League dont les intentions sont très souvent déformées et malmenée. Cette association vise à aider et à soutenir les femmes dans leurs allaitements. Il s’agit d’aider, d’accompagner, de guider. L’objectif est de favoriser le bien être de l’enfant, car derrière cette question se cache une véritable question de santé publique.
Les difficultés psychologiques
La toute première difficulté est d’ordre psychologique. Avant même la naissance de son enfant, la future mère se met souvent en situation d’échec. “Je ne vais pas y arriver”, “ma mère m’a dit qu’elle n’avait pas assez de lait”, “mes seins sont trop gros”, “mes seins sont trop petits”… Beaucoup d’angoisses souvent créées par un entourage toxique (malgré lui).
Allaiter son premier enfant c’est forcément un peu angoissant surtout si on a pas vu sa mère ou ses tantes allaiter leurs enfants. Mais la nature est bien faite… L’utérus est fait pour faire grandir un bébé, les seins sont là pour le nourrir. C’est d’une simplicité biblique et pourtant…
Lorsque j’ai allaité mon premier enfant, j’ai rapidement eu des remarques “ne l’allaite pas à la demande il deviendra capricieux”, “mais tu comptes l’allaiter combien de temps? Six mois c’est un maximum, après c’est bizarre”. Moi ce qui me paraît bizarre c’est de partir du postulat que Dame Nature a mal fait les choses et que le lait de la maman humain n’est bon que jusqu’à six mois. La nature a-t-elle vraiment prévu que les petits humains soient nourris avec un lait d’un autre mammifère passé un certain âge? Je ne crois pas…
Ces remarques m’ont touchée, m’ont blessée mais n’ont jamais cassé ma motivation. C’est plus tard lors de mes deux autres allaitements que j’ai su répondre à ces attaques et surtout que j’ai su les ignorer car elles étaient elles-même le fruit de l’ignorance des autres.
C’est quand même incroyable de constater à quel point nous avons tous été, hommes et femmes, lobotomisés par les lobbys des industries laitières. Certes, le lait en poudre répond à un vrai besoin quand maman ne souhaite pas allaiter ou ne peut pas pour des raisons professionnelles ou autres, mais il est choquant qu’en dehors de ces deux cas, le lait maternisé soit plus acceptable que le lait maternel pour beaucoup d’entre nous. C’est ahurissant. Trouverions-nous normal d’arracher le chaton du sein de sa mère pour lui donner un biberon de lait de souris passé un certain âge? J’aborde cette thématique avec d’autant plus de liberté que j’étais, moi aussi, choquée par ces mères qui allaitaient un bébé plus de six mois. Je trouvais cela “bizarre” moi aussi. J’ai ensuite, grâce à mon expérience, mes lectures et ma réflexion tout décomposé et tout remis en ordre. Il est important je pense d’éduquer en ce sens. Car l’allaitement maternel fait partie intégrante de notre humanité, de notre animalité que les lobby et les laboratoires pharmaceutiques essaient de nous faire oublier. Hélas, chez beaucoup d’entre nous, ils y sont parvenus.
Les difficultés physiques
Les gerçures liées à allaitement
Je crois que si ne n’avais allaité mon premier enfant un an et que je n’en avais pas tiré la conviction que j’étais faite pour cela (et que j’adorais cela), je n’aurais pas résister aux gerçures de mon second allaitement.
Très vite, quelques jours après la naissance de mon second bébé, j’ai souffert de gerçures. Terribles. Terrifiantes même. J’avais beau être ultra motivées, elles m’ont vraiment ébranlée. Imaginez, chaque mise au sein était un enfer, comme si la bouche de bébé était plein de petites lames de rasoirs… Une horreur. A chaque tétée je retenais mes larmes. Finalement, grâce à une conseillère en lactation, j’ai aidé ma fille à mieux prendre le sein, à davantage ouvrir la bouche lors des tétés. J’ai parallèlement acheté un produit assez miraculeux. La fameuse crème Lansinoh HPA Lanoline (Tube de 10 ml). Un produit extrêmement concentré et naturel qui peut être appliqué sur le mamelon autant de fois que nécessaire. La lanoline pure répare et apaise la peau gercée. Je me souviendrai toujours pour l’anecdote de la tête de mon conjoint qui, parti acheter un tube de Lansinoh à la pharmacie, pensait que la pharmacienne lui avait donné un échantillon en lieu et place du fameux produit. La formule est si concentrée qu’un mini tube suffit. Depuis on en a toujours à la maison car cette crème fait des miracles sur les gerçures des mains, des pieds et sur tous les petits bobos du quotidien.
Retrouvez mon test comparatif des crèmes anti crevasses pendant l’allaitement.
Les fuites de lait : les coussinets d’allaitement
Je me souviens très bien, toute jeune maman, allaitant mon premier bébé d’à peine 3 semaines, débarquer à un déjeuner dans ma belle famille, poitrine fière et haute, puis retirer mon manteau et voir la tante de mon mari dire bien fort devant tout le monde : “oh la la tu as de sacrées fuites !”. Rougissement, chaleur aux joues, gène… Je n’avais pas vu mais ma chemise blanche était maculée de lait ! Ce jour-là j’ai compris à quoi servaient les coussinets d’allaitement dont parle toutes les mamans qui ont beaucoup de lait. On les trouve en pharmacie. Toutes les grandes marques de puériculture en proposent. Certains sont vendus avec des petites bandes collantes façon serviettes hygiénique. Personnellement je n’ai jamais réussi à les fixer à mon soutient-gorge et ils remontaient tout le temps dans mon décolleté. Je ne m’en suis servi qu’en début d’allaitement c’est-à-dire trois ou quatre mois jamais plus. Ces coussinets sont pratiques aussi car ils permettent d’éviter que le sein droit ne coule quand bébé tète le sein gauche et inversement. Je pense que la lactation se stabilise au bout d’un certain temps. Bébé tète à heures plus régulières avec le temps et les débordements sont moins fréquents. Mais je connais des femmes qui en eu besoin tout au long de leurs allaitements, même longs. Certainement parce qu’elles produisent beaucoup de lait.
J’aurais l’occasion d’écrire un article à ce sujet ultérieurement.
L’engorgement du sein pendant l’allaitement
Dieu merci je n’en ai connu qu’un seul (pourvu que cela dure). Tout commence par une boule douloureuse dans le sein associée à une sensation de chaleur. L’engorgement provoque également de la fièvre. Attention, les médecins généralistes sont bien souvent mal formés à l’allaitement maternel et en font un motif d’arrêt de l’allaitement. C’est stupide ! Il existe une foule d’antibiotiques et de médicaments qui soignent les engorgements et beaucoup d’autres pathologies et qui sont compatibles avec l’allaitement maternel. Pour info, si vous avez le moindre doute demandez à votre phamacien(ne) à votre médecin ou consultez l’excellent site du Crate https://lecrat.fr : Centre de Référence sur les Agents Tératogènes. Ce site vous donnera une réponse fiable sur l’usage de médicaments ou de tout produit pharmaceutique comme les vaccins lors de la grossesse et de l’allaitement.
L’engorgement se traite très bien. En cas de doute, de fièvre ou de douleur lors de l’allaitement il faut toujours consulter ou demander conseil à une consultante en lactation (de la Leche League par exemple).
De simples anti-inflammatoires prescrits par mon gynéco m’ont sorti de ce mauvais pas. De plus, sur les conseils de ma sage-femme, j’ai mis bébé au sein du côté de l’engorgement, un maximum pour désengorger le sein. Et cela a très bien marché ! En cas d’engorgement du sein il faut drainer.
J’aurais l’occasion d’écrire un article à ce sujet ultérieurement.
Difficultés liées à la reprise du travail quand on allaite
Alors là on touche le point sensible, le nerf de la guerre. Hé oui, si la femme moderne est équipée comme la femme préhistorique ou la femme du 19ème siècle, elle n’a pas la même vie. La généralisation du travail des femmes associée à la montée en puissance de l’industrie laitière à terriblement mis à mal l’allaitement maternel. Pourtant, même si c’est compliqué dans nombre de profession, la loi française permet aux femmes allaitantes de consacré une heure par jour au tirage de leur lait. Manuel ou électrique l’expression du lait maternel demande un peu d’entraînement. Mais là encore, avec un peu d’entraînement et de la patience, on y arrive toutes !
J’ai l’immense chance de travailler à domicile ou dans de toutes petites agences. Simplissime pour moi de m’isoler un moment, de tirer mon lait, de le mettre au frais et de le donner à la nounou de bébé le lendemain. Même pas besoin de le congeler… Je ne peux donc pas dire que la reprise du travail a été un frein à l’allaitement de mes enfants. C’est un peu d’organisation et de la motivation. C’est tout. Retrouvez ici mon article sur la reprise du travail et l’allaitement.
Pour en savoir plus : Leche league